« Benvenuti ! » Notre arrivée se fait par Bastia dans le nord-est de l’île. Ces vacances familiales ont également pour but de préparer un nouveau séjour à proposer à nos ornithos francophones ces prochaines années. Nous débutons tout naturellement notre voyage par le désert des Agriates et la pointe nord de l’île.

Cap Corse

Secteur connu depuis longtemps par les ornithologues comme site incontournable en Corse pour la migration des oiseaux. Des noms de lieux résonnent dans toutes les têtes de beaucoup d’observateurs et de bagueurs d’oiseaux comme les nôtres « Macinaggio », « Barcaggio », « Agnello ». C’est ici que de très nombreuses espèces qui transitent par la méditerranée en passant par la Corse font une halte avant de terminer leur traversée et rejoindre la côte nord de la grande bleue.

Des migrateurs ...

Des migrateurs ...

C’est donc en longeant la côte par des routes sinueuses que nous arrivons tel des oiseaux migrateurs au bout de la pointe nord de l’île. De nombreux rapaces y passent en nombres comme la Bondrée apivore, l’Aigle botté et le Faucon kobez. Le site est aussi réputé pour son importante migration d’hirondelles, martinets et guêpiers. Les amateurs d’oiseaux rares y sont souvent gâtés en avril/mai avec certaines spécialités comme le Faucon d’Eléonore, la Marouette poussin, la Bécassine double, la Bergeronnette des Balkans, le Pipit à gorge rousse, le Gobemouche à collier ou encore le Bruant mélanocéphale.

... et des endémiques

... et des endémiques

Pour la découverte de notre première « endémique » c’est dans les petits buissons bas du littoral que nous trouvons rapidement la fameuse Fauvette sarde qui ne se reproduit que sur quelques îles de Méditerranée Occidentale (Corse, Sardaigne et dans les petites îles et îlots avoisinants). Aussi, sur les blocs de pierres, falaises et bâtiments environnant le Monticole bleu n’est jamais bien loin.

Notre périple continue ensuite vers l’intérieur de l’île et ses montagnes escarpées parcourues par d’étroites vallées profondes. C’est dans la très belle vallée de la Restonica à proximité de Corte, sur le bord du torrent que nous posons nos sacs. Les jumelles sont à peine sorties qu’un Cincle plongeur dévale le cours d’eau devant nos yeux et que des Bec-croisé des sapins s’alimentent dans les pins laricio juste au-dessus de nos têtes. En prenant les petits chemins forestiers nous recherchons « l’oiseau » du voyage, l’espèce qui motive bons nombres d’ornithologues à venir ici…

La seule véritable espèce d’oiseau endémique de Corse… la Sittelle corse ! Un chant régulier et prolongé se fait entendre « tututututu… », la voilà la tête en bas à chercher sa nourriture sous les écorces d’un pin ! Outre la sittelle, la seule véritable espèce endémique de France métropolitaine, il existe aussi quelques endémiques propres à certaines îles de l’ouest de la Méditerranée comme le Venturon corse que nous trouvons assez facilement dans les pelouses alpines en lisières de forêt et le Gobemouche tyrrhénien présent un peu partout, aussi bien en forêt que dans les jolis petits villages perchés dans la montagne. Les jours suivant en remontant cette fois-ci la vallée d’Asco nous retrouvons de nouveau la Sitelle corse et complétons nos observations avec d’autres spécialités de l’île, Grimpereau des bois, Mésange noire (une sous-espèce endémique), Hirondelle des rochers, Martinet à ventre blanc, Milan royal, Faucon pèlerin… plus haut, une belle grimpette au-delà de la forêt nous permet la rencontre avec le majestueux Gypaète barbu accompagné par des escadrons de Chocards à becs jaunes.

Une nouvelle espèce nicheuse !

En 2020, un Martinet cafre est observé visitant des nids d’Hirondelle rousseline à Minerve (Hérault), celui-ci y reviendra en 2022 et 2023. Cette même année, 3 autres oiseaux sont observés ensemble sur la commune de Palasca en Corse… et c’est finalement en juillet 2022 sur cette commune que le premier cas de reproduction du Martinet cafre est découvert en France avec 3 couples utilisant des nids d’Hirondelle rousseline ! Cette espèce en lente progression vers le nord arrive ici sur sa nouvelle limite septentrionale (lire J.F Seguin, Ornithos 30-2) et niche de nouveau sur l’île en 2023

Ballets aériens sur la côte

Nous mettons à présent le cap plein sud en direction de Porto-Vecchio et de Bonifacio. Parmi les belles plages de la région que nous visitons, celle de Rondinara  est sans hésitation notre coup de cœur. Cette baie à la courbe parfaite que soulignent, au-dessus d’une eau claire, des rochers ronds et roux, fait partie des nombreux sites acquis par le Conservatoire du Littoral. Dans les pentes rocheuses et les buissons secs entourant la baie, de petits « chrèc » râpeux trahissent la présence de plusieurs Fauvettes sardes survolées par un couple de Corneilles mantelées, une espèce bien présente sur tout le littoral Est de l’île.

Arrivée à Bonifacio, une fois montés sur les remparts de la citadelle, la Sardaigne nous fait face à quelques encablures seulement. Tournoyant au-dessus des falaises et de la vieille ville, quelques Martinets pâles se joignent aux ballets incessants des Martinets noirs et à ventre blanc aux heures les plus chaudes de la journée. En fin de journée, au-dessus de la mer d’un bleu profond qui sépare les deux îles, des centaines de Puffins de Scopoli et yelkouan se rapprochent des falaises puis se posent en radeaux sur l’eau attendant la nuit pour rejoindre leurs terriers et nourrir leurs jeunes. Au milieu des Goélands leucophée qui naviguent eux aussi en bordure de côte, un adulte de Goéland d’Audouin nous fait la surprise de passer devant nous. Ce laridé méditerranéen ne se reproduit en France qu’en Corse, principalement sur des îlots à proximité du Cap Corse et dans le Golfe d’Ajaccio.

Observation sur l'étang de Biguglia

Après 10 jours de balades du nord au sud, nous remontons maintenant la côte orientale de l’île avec un premier arrêt dans des dunes boisées où une petite population introduite de Colin de Californie (un petit galliforme nord-américain) se maintient. Cet arrêt est aussi l’occasion d’observer deux autres endémiques cyrno-sardes : la Fauvette de Moltoni et la Pie-grièche à tête rousse de la sous-espèce badius. C’est finalement sur le bord de l’étang de Biguglia juste au sud de Bastia que s’achève notre beau voyage. Cette lagune typiquement méditerranéenne constitue la plus grande zone humide de Corse et est classée en Réserve Naturelle Nationale. Avant de quitter l’île nous terminons nos observations par un beau panel d’espèces typiques des lieux avec entre autres le Flamant rose, le Crabier chevelu, la Nette rousse et le Goéland d’Audouin.

Une migration en évolution

En 2018, un nouveau suivi régulier de la migration à vue le jour sur le littoral de la plaine orientale, ce camp d’étude est assuré par des bénévoles et piloté par le Conservatoire des Espaces Naturels de Corse. Ces dernières années, entre 400 et 600 000 oiseaux pour un peu plus de 130 espèces ont été dénombrés depuis les dunes de Prunete. Site d’importance pour la migration des hirondelles (les 5 espèces) et du Guêpier d’Europe, c’est aussi un site remarquable pour certaines espèces à la migration plus orientale en Europe et peu souvent observées en France comme le Busard pâle (68 individus en 2020) ou le Faucon kobez (767 en 2020).

Envie d'observer à votre tour les nicheurs et migrateurs de Corse ?

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