Madagascar Tsingy et faune du Nord

Nuit en vol, escale à La Réunion (Air Austral) ou Antananarivo (Air Madagascar).

Arrivée au petit aéroport de Diégo Suarez, obtention de votre visa (prévoir 35 euros en espèces), récupération de vos bagages avant de retrouver votre guide à la sortie des voyageurs.

Selon votre heure d’arrivée, un bref aperçu de Diego Suarez vous sera proposé (ses baies et son célèbre pain de sucre, son centre ville), l’idée étant de vous emmener ensuite au pied de la montagne d’Ambre via le petit village de Joffre, dans notre lodge tranquille. Quelques jolis bungalows surplombant le canal de Mozambique, au milieu d’un jardin qui promet les premières observations : le gecko diurne géant, le caméléon d’Oustalet, le Drongo donneront le tempo...

Notre première journée naturaliste se tiendra dans l’un des parcs nationaux les plus importants du Nord de l’île. Véritable château d’eau de la région, la montagne d’Ambre bénéficie d’un microclimat bien plus arrosé que dans les environs : une forêt tropicale humide de 23000 hectares y survit, protégeant rivières, lacs et cascades. Pandanus géants, Araucarias, fougères Nids d’oiseaux (Asplenium) et fougères arborescentes plantent un décor verdoyant.

En compagnie d’un guide officiel du parc, vous arpenterez quelques-uns des sentiers disponibles : des pistes carrossables ouvertes comme des chemins plus fermés dans la végétation. La marche y est assez simple, les sentiers bien tracés et avec peu de dénivelé. Parmi les 7 espèces de lémuriens recensés ici, seulement deux sont diurnes : le lémur de Sanford et le lémur couronné. En mouvement dans les hautes branches, les repérer sera aisé. Il faudra toutefois compter sur les guides pour déceler les autres curiosités naturalistes de ce parc : les caméléons à oreilles d’éléphant (l’endémique Calumna amber), les minuscules caméléons terrestres Brookesia tuberculata, les geckos Uroplatus sikorae quasiment invisibles une fois plaqués contre un tronc ou une liane.

Côté avifaune, plusieurs espèces peuvent être espérées parmi lesquelles: la Brachyptérolle pittoïde, le Martin-pêcheur vintsi, le Shama de Madagascar, le Vanga écorcheur ou le perroquet Vaza noir.

Déjeuner pique-nique dans le parc et retour en fin d’après-midi à votre lodge, à seulement 15 minutes de l’entrée du parc.

Une belle aventure nous attend aujourd’hui: installer un bivouac pour deux nuits sur l’île non habitée de Nosy Hara. Il faudra pour cela quitter le lodge assez tôt avec nos 4x4 (ou notre minibus tout terrain selon la taille du groupe). Un transfert de 2h30 offrira les premières scènes de vie des malgaches et nous emmènera vers la baie du Courrier pour rejoindre la plage d’Ampasindava : c’est ici que nous chargerons le bateau qui prendra la mer pour l’île sauvage de Nosy Hara. L’aide de chaque participant dans le déroulé de cette journée sera appréciée pour ces quelques manipulations.

Nosy Hara est le résultat géologique d’une ancienne barrière de corail soulevée par la tectonique des plaques et érodée par les pluies : un décor spectaculaire et unique au monde… des Tsingy calcaires au milieu du canal du Mozambique ! Cette île fait partie d’un archipel et d’une vaste aire marine protégée par le statut de parc national. Ici, pas de routes, pas de maisons, aucun humain. Seules quelques paillotes et de sommaires toilettes et douches sont aménagés pour les rares voyageurs qui viennent y passer la nuit. Pour les deux jours à venir, notre équipe locale (guide du parc national, cuisinière) sera à vos soins.

Après une traversée d’environ 90 minutes (selon le vent), vous débarquerez au fond d’une baie et prendrez possession de la zone de camping : installation de vos tentes, organisation de vos bagages. Pour plus de facilités, il vous sera possible de laisser toutes vos affaires superflues dans le véhicule avant de prendre la mer : nous vous invitons donc à voyager avec un grand sac poubelle, qui trouvera ici son utilité. Des matelas seront fournis (mousse de 10cm d’épaisseur dans un tissu) mais il faudra avoir avec vous un petit oreiller (compact ou gonflable), un duvet très léger, un drap de sac ou un simple drap : les nuits restent chaudes… La gestion de l’eau douce sera parcimonieuse, et il faudra plutôt compter sur des douches au seau qu’à grandes eaux !

Une fois en place, votre déjeuner sera servit avec vue sur mer et vous pourrez ensuite reprendre le bateau pour une session snorkeling à quelques minutes d’ici. Des points de coraux et une eau transparente vous aideront à dénicher poissons clowns, gatterins, idoles des Maures, poissons perroquets. Les plus chanceux nageront même près des tortues vertes…

Diner sur la plage, nuit en tente sous les étoiles…

Depuis notre zone de bivouac, et aux côtés du guide du parc, vous explorerez à pied les richesses naturelles de l’île. Les paysages sont un point fort de Nosy Hara, marqués par des falaises abruptes, des roches acérées et une flore typique de ces milieux calcaires et secs. Une première balade vous sera proposée le matin. Le sentier est ici plus technique, accidenté et une bonne paire de chaussures de marche sera importante (à tige mi-haute) : il vous faudra 3 à 4 heures pour parcourir une distance de 4 kilomètres et ses 370 mètres de dénivelés pour atteindre le haut des Tsingy et jouir des panoramas. Si vous avez l'habitude de marcher avec des bâtons de marche téléscopiques, ils trouveront ici leur utilité. 

Une seconde balade sera possible l’après-midi sur un sentier plus facile. Le bateau étant à notre disposition, une autre session snorkeling peut aussi être envisagée, selon les envies de chacun et les heures de marée.

Côté faune, Nosy Hara ne compte qu’une espèce de lémurien, un cheirogale nocturne découvert il y a peu, et très discret. L’intérêt faunistique est ici plutôt reptilien ! Nosy Hara est en effet connu pour recenser Brookesia minima, une espèce de caméléon terrestre considéré pendant plusieurs années comme le plus petit reptile du monde, avant d’être détrôné par Brookesia nana, à deux millimètres près ! Dénicher ce petit être au milieu des feuilles mortes semble impossible, mais les guides locaux vous épateront… Autres stars des lieux : le boa de Madagascar (Acrantophis madagascariensis), les geckos nocturnes, le Tchitrec malgache ou le pygargue de Madagascar, l’un des rapaces les plus rares au monde (présent sur l’île de façon irrégulière).

Il faudra se lever tôt ce matin pour plier le camp et embarquer dès l’apparition du soleil. Un départ de "bonheur" permettra d’éviter les alizés et une navigation contre le vent. Pour cette raison, le petit déjeuner pourra être pris après la traversée, sur la plage  d’Ampasindava.

Les bagages rechargés dans nos véhicules, l’aventure se poursuivra vers le village d’Ankarana. En chemin, un petit détour sera fait pour se rendre à Irodo, point de départ d’un autre site géologique majeur de la région : les Tsingy rouges.  L’histoire de cette formation est bien différente de celle des Tsingy de l’Ankarana ou de Nosy Hara : il ne s’agit pas ici de roches calcaires et coraliennes érodées, mais du résultat de l’érosion sur un sol d’argile et de grés. Les centaines de cheminées de fées qui en résultent offrent un paysage très singulier, un immanquable ici.

Déjeuner sur place (avant ou après la balade dans les Tsingy), puis retour sur la RN6 pour gagner le village de Mahamasina. Notre transfert trouvera son final à quelques minutes de l’entrée du parc national de l’Ankarana.

Les Tsingy les plus célèbres du nord malgache seront à l’honneur aujourd’hui. L’entrée du parc national est toute proche de notre hébergement et nous y retrouverons notre guide officiel pour les formalités d’entrée. Comme celles de Bemahara ou de Nosy Hara, les Tsingy de l’Ankarana résultent d’une ancienne barrière de corail, soulevée et érodée. Elles sont lovées au milieu d’une forêt tropicale sèche, de grottes, de lits de rivières asséchées selon les saisons.

Notre matinée de balade se concentrera sur le secteur Est du parc : d'abord un sentier forestier facile et riche en faune, puis le haut des Tsingy ensuite avec un sentier plus rocailleux se terminant par un pont suspendu. Les personnes soumises au vertige pourront faire la balade et s’arrêteront juste avant la passerelle, la suite de la randonnée se faisant en sens inverse. Des lémuriens nocturnes et diurnes seront recherchés : lémur couronné, lémur de Sanford, lépilémur de l’Ankarana. Caméléons panthère (Furcifer pardalis), Artami azuré, Ibis malgache (très farouche), tourterelle masquée font aussi partie des nombreuses possibilités… Environ 10km pour 5 heures de balade.

Déjeuner sur place puis continuation vers la grotte des Chauves-souris, qui porte bien son nom pour celui capable d’avaler les quelques 150 marches pour rejoindre son entrée (110 mètres de dénivelé). Retour à l’entrée du parc en milieu d’après-midi, puis transfert en 4x4 vers la ville d’Ambilobe, une vallée où les plantations de toutes sortes abondent : cannes à sucre, bananes, anacardiers, mangues… Selon les possibilités, une seconde nuit au Relais de l’Ankarana pourra être proposée à la place. 

Départ matinal en direction de Daraina. Cette étape nous fait quitter la RN6 pour la RN5, route nationale elle aussi refaite à neuf sur l’essentiel de sa longueur. Après 2 heures de route, via quelques villages de chercheurs d’or, et 30 minutes de piste, nous atteindrons le camp Tatersall, au cœur d’une petite réserve communautaire.

Cette aire est protégée grâce à la présence de l’un des 25 primates les plus menacés au monde : le propithèque de Tattersall, ou sifaka à couronne dorée (Propithecus tattersalli). Ce crochet dans notre descente vers Nosy Be lui est principalement dédié, la réserve proche de Daraina étant tout simplement son dernier territoire…  Afin de profiter des lieux, nous camperons ici. Une nouvelle fois, nous installerons les tentes et profiterons de l’aide d’un guide local et d’une cuisinière. L’aide au montage et démontage des tentes restera apprécié. Camp sans toilettes ni douches (toilettes dans la nature, papier hygiénique brulé: prévoir un briquet dans votre trousse de toilettes).

Après notre déjeuner au camp, une première sortie sera effectuée, à la recherche de ce sifaka particulier et très photogénique. Le lémur couronné, tout aussi gracieux, est également bien présent ici. Le soir, à la lumière des lampes frontales, le guide vous emmènera à la recherche des lémuriens nocturnes (Microcebus tavaratra, Phaner furcifer, Lepilemur) et des geckos (Paroedura picta, Uroplatus ebenaui, Uroplatus henkeli, etc). Et si grand coup de chance il devait y avoir ici, ce serait probablement avec l’observation d’un Aye-Aye !

Petit déjeuner au camp et matinée dans la réserve à la recherche des lémuriens, reptiles et oiseaux. Une fois le camp plié et les bagages chargés, nous revenons sur nos pas avec 30 minutes de piste, 2h de route sur le RN5 puis 1h30 de route le long de la RN6, toujours vers le sud. Ce sera l’une des 2 plus longues journées de transfert. Déjeuner en route et arrivée en fin d’après-midi dans la petite ville d’Ambanja pour une nuit en hôtel.

Vous poursuivrez ce matin votre route en direction de Marovato, pour une durée de 4 heures le long de la RN6. La route laisse découvrir la baie de Sahamalaza et ses belles étendues de mangrove. Notre destination finale se situe dans le petit village de Marovato, à 3km de Maromandia. Ici, nous planterons nos tentes pour la 4^ième et dernière nuit en bivouac. Le groupe devrait maintenant être rôdé à l’installation de sa tente !

Comme à Daraina, le choix de cette étape est dictée par un lémurien diurne hautement menacé d’extinction : le lémur aux yeux turquoise (Eulemur flavifrons). Ce primate est le seul, avec l’Homme, à avoir les yeux bleus ! Le dimorphisme sexuel est important chez cette espèce, où les mâles sont noirs et les femelles brunes. A quelques kilomètres de notre camp, une petite réserve communautaire a été créée grâce à un malgache, Victor, qui s’est pris d’affection pour ce lémurien. A force de visites quotidiennes, cet homme a gagné la confiance de plusieurs familles de lémurs, autorisant leur observation parfois de très proche. Pour cette fin de journée et/ou le lendemain matin, vous aurez rendez-vous avec cette espèce emblématique du nord-ouest de Madagascar !

Petit-déjeuner au camp et démontage de nos tentes précèderont une matinée de balade et d’observation dans la réserve avec comme objectif principal le fameux lémur. Plusieurs espèces d’oiseaux et de lézards endémiques sont présents le long des sentiers et de la rivière en fond de vallée (Oplurus cuvieri, Zonosaurus laticaudatus).

L’aventure se poursuit le long de la RN6 encore, que nous remontons cette fois, pour revenir vers Ambanja. Nous travaillons non loin de cette ville avec un hébergement très impliqué dans la culture du cacao, l’un des grandes richesses de cette zone. Cette adresse propose de rares bungalows confortables (sans wifi), entourés d’un vaste jardin en agroforesterie : cacao bien sûr, mais aussi café, cannelle, ananas, bananes, agrumes, etc. Une visite des plantations et un atelier autour de la fabrication du chocolat vous seront proposés en fin de journée et/ou le lendemain matin.

Au départ de notre lodge, plusieurs activités sont possibles et mettront en avant la vie rurale des malgaches dans les plantations, les villages en bord de rivières, ou la préparation du chocolat produit sur place. Le programme pourra être défini directement avec votre guide en fonction des envies de chacun, de son souhait de rapporter chocolat, vanille ou autre en France.

Nous quitterons ensuite les lieux pour une traversée en mer en direction de l'île de Nosy Be, où nous passerons notre dernière nuit. 

Matinée selon vos horaires de vol. Transfert pour l'aéroport. Escale à La Réunion ou autre selon la compagnie aérienne et continuation vers la France, nuit en vol.

Fin de votre voyage à Madagascar.